Mylène Faure

Le photographe de la vie,
A Domenico Russo

Elle

... je reviens sur le chemin de mon enfance,
je pose des images sur mes souvenirs,
je deviens le photographe de la vie.
Et tout s’éclaire alors, et tout prend un sens,
Et je peux avancer encore, étrangère à la démence.

Ritorno sul cammino della mia infanzia,
poso qualche immagine sui miei ricordi,
Divento il fotografo della vita.
Ed allora tutto si schiarisce, tutto prende senso,
Posso avanzare ancora, estraneo alla demenza.


Et si tout a tellement changé que l’on ne voit plus sa trace,
Je le porte à chaque instant.
Il est dans mes mains,
Dans la lumière d’un jour de printemps,
Il est la rosée du matin,
Il est l’absent.

E se tutto è talmente cambiato da non vederne traccia,
Io lo porto con me ad ogni istante.
È nelle mie mani,
Nella luce di un giorno di primavera,
È la brina del mattino,
È l’assente

Lui

Tu as tout à écrire,
Et tu écriras de nouvelles pages
Pour ne pas être esclave du temps,
Pour que je survive.

Tu hai tutto ancora da scrivere,
E scriverai nuove pagine
Per non essere schiavo del tempo,
Perché io possa sopravvivere


Et je m’en irai avec mes secrets
Des fleurs en bouton
Je serai la chaise qui se courbe
Sous le poids du temps.

Pour laisser place à la vie.

Ed io me ne andrò con i miei segreti
Fiori in bocciolo
Sarò la sedia che si curva
Sotto il peso del tempo
Per lasciare posto alla vita